La petite reine et la grande route
Voilà cinq jours que nous avons quitté Auckland et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce voyage à vélo n’est pas exactement de tout repos.
Ce que l’on savait
- La Nouvelle-Zélande n’est pas les Cantons de l’Est ou la Flandre. Le relief fait parti intégrante du paysage et les plaines sont rares. Avec un tandem, on va beaucoup plus vite dans les descentes (record de 60 km/h pour le moment), plus vite sur le plat (35 en poussant fort) mais beaucoup moins vite dans les montées (aussi bas que 3 ou 4 km/h). En 5 jours, il nous est donc déjà arrivé de pousser le biclou 3 ou 4 fois. Évidemment, à chaque fois, le paysage vaut laaaaaargement l’effort.
- Le soleil tape dur. À l’ombre, il fait froid. Au soleil, on brûle et la crème solaire ne suffit pas à empêcher les coups de soleil.
Ce qu’on avait du mal à croire
La Nouvelle Zélande n’est pas le pays du vélo. On nous l’avait dit. Mais on avait du mal à imaginer que ça puisse être pire que les États-Unis. Ici, le vélo n’existe que pour le sport et en deux modèles : de course ou de montagne. Même “en ville” (je reviendrai sur ces guillemets) à Auckland, nous n’avons pas croisé plus de 10 cyclistes. De fait, les infrastructures sont donc totalement inadaptées : quasi-absence de piste cyclable fonctionnelle, largeur d’accotement souvent inadaptée à un vélo, etc.
Dur donc de parcourir le pays en deux roues.Les gens sont adorables. On ne s’attendait pas à un tel accueil surtout vu la quantité phénoménale de touristes mais les néo-zélandais savent ouvrir leur coeur … et leur porte. Un grand merci à Mike qui nous a nourrit et hébergé quand nous en avions besoin.
Ce qu’on ne nous avait pas dit
Il n’y a pas de villes. Bon … nous n’avons pas parcouru suffisamment du pays pour le dire avec certitude mais il nous semble que personne, absolument personne n’habite dans un appartement. La maison individuelle et ses 3 à 4 voitures, toujours conduites en autosolo est le grand principe d’urbanisme du pays. Les centres-villes sont donc déserts dés 17h, quand le concept existe. Même à Auckland, le centre ville n’existe que pour les touristes et ne s’étire que sur quelques rues. La sortie en vélo d’Auckland est donc longue et pénible tant les lotissements se suivent (et se ressemblent). Là où il faut une à deux heures pour sortir de Montréal à vélo, il faut bien compter une grosse demi-journée pour s’échapper d’Auckland.
Google Maps et OpenStreetMap ne marchent pas. Du moins à vélo. Les deux applications qui pourtant font appel à des ressources différentes ne cessent de calculer des itinéraires empruntant des voies privées ou des routes forestières nécessitant un permis pour être utilisée. Avec la quasi-absence de routes cyclables, le fait de ne pas pouvoir faire confiance à nos applications de cartographie favorites pour trouver des routes secondaires est un gros gros problème.