Tongariro

Posted by Fanny Lloret on 2018-11-24

Tongariro

Une randonnée - pompette - pleine de surprises !

Pleine de surprises si vous n’avez pas lu tous les articles de blogues dont la toile regorge, ou si vous n’êtes pas un fan du si fameux Seigneur des Anneaux, ou encore, si, comme nous, vous n’avez pas potassé les guides de voyage pour organiser le votre.

Vous planifiez une visite prochaine du pays des kiwis ? Allez faire la Tongariro Alpine trail ! Mais ne lisez pas cet article, ni les autres ! Vous êtes prévenus ;-)

La genèse

À la base, un volcan… Tongariro n’est pas le nom du cratère que l’on contourne et admire comme je le croyais, mais celui de l’ensemble du massif volcanique, et comprenant la chaîne de montagne qui semble éternellement enneigée d’oú “alpine” pour les Alpes Néo-Zélandaises. Les volcans composant la chaîne montagneuse, soit Tongariro, Ngauruhoe (le cratère type dont on se fait une image) et Ruapehu se sont formés il y a 2 millions d’années là où la plaque australienne rencontre la plaque pacifique. Ce qui est aujourd’hui le Parc National Tongariro depuis 1987 - 1er parc national de Nouvelle-Zélande et 4ème au niveau mondial - est une terre très importante aux yeux des Māori qui l’ont offert à la couronne d’Angleterre en 1887 afin de la protéger.

Fin de la session histoire, venons-en à la genèse de notre traversée !
Nous avons très peu lu ou planifié quelconque randonnée bien que c’était le plan en plus du voyage en tandem plutôt qu’en van. Et en plus, notre ami Dan qui nous a si chaleureusement accueilli dans sa nouvelle vie à Auckland, nous a aussi embarqué avec ses amis en fin de semaine au “chalet” et randonner. Nous n’avions pas grande idée de ce qui se tramait jusqu’au samedi matin où on s’est levés de bonne heure et avons aperçu… le volcan au loin. Et, se rapprochant, Rhys précise en joie “c’est là qu’on va !” - nous l’accompagnions pourtant pour sa 38ème traversée de la Tongariro Alpine Crossing Trail.

Accès et infos pratiques

Nous nous sommes laissés guider du début à la fin ! (GROS MERCI À DAN ET RHYS ❤)

Mais pour vous donner un intérêt à nous lire, voici nos bons conseils :

  • Se rendre en covoiturage. Plus vous serez nombreux dans le véhicule, plus ce sera rentable - selon les points suivant ;
  • Le chauffeur vous dépose au stationnement Mangatepopo puis repart garer la voiture à l’arrivée où un service de navette est donné pour vous ramener votre chauffeur au départ. 35 $/personne, d’où le bon conseil du “chauffeur”.
  • Il y a des toilettes tout au long de la randonnée de 19,4 km. Cependant, selon la saison probablement, certains ne sont pas en service.
  • Si vous choisissez de vous garer au départ, notez que la durée et limitée à 4h. Alors que la traversée au complet se fait environ en 6 à 8h selon votre forme et le temps, vous devriez ainsi faire demi-tour bien rapidement et pourriez manquer le WoW…

Surprise, surprise et… Surprise !

On est aux pieds d’un vieux volcan qui a tout du volcan qu’on peut voir dans les livres d’enfants. Et on sait aussi qu’on ne monte pas à son sommet. Mais quand même, il est fichtrement impressionnant autant de loin que de près. Plus on s’en rapproche, plus il paraît immense.

Au début, on progresse dans la vallée de magma avec en ligne de mire ce beau mont bien régulier, le Mt Ngauruhoe. La terre est tantôt ocre, tantôt noire. “Terre” ou plutôt roche. La végétation déjà digne d’un désert mexicain au départ - sans les cactus ceci-dit - se raréfie. Puis il est temps de grimper, par paliers. Entre les paliers, des marches qui demandent un certain effort soutenu mais, le palier à l’arrivée en vaut toujours la chandelle, regardez en arrière !

Après deux ou trois courtes sessions d’effort, vous atteindrez un plateau. Un plateau ruisselant, fumant, le fameux “mordor” du Seigneur des Anneaux à priori. Plus de vue en arrière, seulement sur le mont formant le cratère iconique et sa roche rougeâtre et une vaste plaine lunaire. Au fond du tableau, on prend la mesure du prochain effort à fournir pour grimper le Mont Tongariro. Et c’est finalement vite passé avec l’adrénaline ! À ce moment-là, on a parcouru à peine 5 ou 6 kilomètres alors… Il doit bien y avoir d’autres intérêts, là-haut !

C’était bien vrai. On grimpe et même pendant la grimpe, le spectacle en arrière est époustouflant. La terre noire et rouge qui s’étend très loin, puis la végétation désertique apparaît et encore plus loin, à l’horizon, la verdure !

Mieux encore, arrivés au palier, le versant Nord se déploie sous nos yeux… Et en avançant sur la crête, on fini par découvrir un cratère ou pour le moins le site de la plus récente éruption en 2012 : la terre noire et rouge est lisse comme une dune de sable !

Plus tard, un autre pic au bout du plus haut plateau atteint nous fait littéralement plonger dans une nouvelle vue surprenante ! Un lac, un 2ème puis un 3ème. Les lacs émeraude se succèdent dans le tableau et au-delà, un autre lac bien plus bas puis au loin, le lac Taupo et ses îlots. Un paysage époustouflant digne d’un rêve quand on pensait partir pour une randonnée… ordinaire. Tongariro est tout sauf ordinaire et on comprend l’affluence. On comprend aussi qu’on ne peut pas être les seuls et qu’on doit partager malgré l’effet “boulevard”.

La descente à pic vers les 3 lacs émeraude est très amusante et la fumée sortant de terre entre les lacs et leur odeur de souffre enivrante vient bonifier l’expérience.

Il est quand même temps de sérieusement redescendre après avoir imprimé les lieux dans notre mémoire et la suite de la randonnée continue d’être surprenante : Une vue imprenable sur le lac Rotoaira et le lac Taupo sans compter leur environnement luxuriant qui vient contraster avec la roche que nous foulons. Nous finissons par l’atteindre cette forêt et verdure. Tout à coup, nous voilà en forêt.

19,4 km de paysages totalement différents plus tard, Tongariro Alpine Crossing Trail et l’ascenseur émotionnel restera ancré. Quel bon début de voyage !


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