Trois jours à Henry coe, première partie

Posted by Pierre-Olivier Dybman on 2019-12-15

Trois jours à Henry coe, première partie

Pas toujours évidente la logistique d’une randonnée lorsque l’on a pas de camps de base. C’est pourtant ce que j’ai réussi à faire pas trop mal.

Le contexte? Un déplacement professionnel à Mountain View, entre San Francisco et San José. Je veux profiter de l’occasion pour randonnée trois jours alors que le printemps bat son plein au Québec (et donc qu’il petit et fait encore froid. C’est ça notre printemps…).

Après quelques recherches, le parc d’État Henry Coe semble parfait. Peu fréquenté mais accessible presque sans auto. Voici donc mon parcours.

Ils disent que l’important, c’est pas la destination

5h25, je me réveille 5 minutes avant que mon téléphone ne sonne. Je me lève et même si mes gestes sont lents, mes affaires étant préparés d’avance, je suis prêt à partir en moins de vingt minutes au lieu des tente de prévues. C’est donc un départ pour le métro, puis le bus pour l’aéroport de Montréal. Une fois arrivé, j’imprime à la borne l’étiquette de mon bagage. En effet, tente, couteau et autres équipements m’imposent la soute. Une fois mon bagage déposée, je remonte la file à contre courant. Je suis très en avance, il n’y a pas besoin de se presser. Il me faut un Tim Hortons avant de partir

Rassasié, c’est maintenant la frontière qui m’attend. Comme souvent, je force mon accent pour paraitre le plus inconfortable possible devant l’officier. Quelques questions, et c’est le coup de tampon sur mon passeport. Ma prochaine mission est de trouver à manger pour le vol car Air Canada ne fournit plus de repas sur les vols continentaux.

J’achète deux sandwichs à la viande fumée et quelques dizaines de minutes plus tard, j’embarque à bord de l’appareil. Mes premiers signes de fatigue se montrent aux alentours de 14h38, heure de Montréal, soit 11h38 pour la Californie. La fin du vol est proche, pas question donc de m’endormir.

12h10, l’avion atterrit. Parmi les premiers à sortir, je me dépêche d’atteindre la salle de récupération des bagages. Je dois en effet préparer mon sac de rando avec tout l’équipement nécessaire et ne laisser que l’inutile dans mon autre sac. 12h35, tout est prêt, mais je continue de me dépêcher car un long trajet m’attends encore.

À 12h42, je prends le Bart in extremis, direction la sation de Caltrain la plus proche. Là, malheuresement, il semble que j’ai manqué mon train car le prochain n’est pas annoncé avant 40 minutes. Il faut donc prendre patience.

Le train arrive, je monde à bord et m’installe alors que déjà défile le décor de l’infatiguable et tellement monotone banlieue sud de San Francisco.

Trois%20jours%20Henry%20coe/Untitled.png

Arrivé à San Jose, à 14h50, je descend.

La gare de San Jose est une station Amtrak, et à ce titre, il y a un service de garde de bagage. M’attendant à trouver une véritable salle de consigne mais me rendant compte qu’au vu des dimensions de la gare, il n’y en avait pas, je m’enquis auprès du personnel : c’est bien ici, mais les bagages sont tout simplement déposés derrière le guichet.

Les objets de valeur, comme mon ordinateur, ne sont pas acceptés. Vais-je devoir le prendre en randonnée? Ça m’énerve, mais si c’est ce qu’il faut … soit. Je paye et l’employée me demande de faire le tour pour lui donner mon sac. Lorsqu’elle voit enfin mon sac, elle est surprise: seulement ça?

— Oui, je pars en randonnée et je ne peux pas m’encombrer de deux sacs.

— Oh mais dans ce cas d’un ordinateur non plus?

— Oui, mais s’il n’y a pas le choix …

L’employée me demande de remettre mon ordinateur dans le sac que je lui confie et me dit qu’elle va exceptionnellement ranger le sac dans un casier fermé. Ouf !

Il est maintenant 14h50, et je dois faire l’épicerie.

J’ai choisi de ne pas prendre de réchaud, pour ne pas avoir à chercher, et acheter, une bouteille neuve de gaz. Je peux donc aller dans n’importe quelle épicerie faire mes achats pour la fin de semaine. Bien sûr, mon sac sera plus lourd mais cela simplifie beaucoup ma logistique déjà complexe.

Ainsi, je me dirige vers Wholefoods, à 5 minutes de marche de la gare de train et j’y fais tous mes achats:

  • une salade toute prête pour le soir
  • 250g de rosbeef
  • 250g de jambon
  • une miche de pain plate
  • 4 petites barres de céréales déjeuner
  • une boite de biscuits
  • une bière, bien entendu ;)

Il est maintenant tant de revenir à la gare et de prendre mon dernier train à destination de Morgan Hill. La ville n’est qu’à 4 arrêts et le trajet va donc relativement vite.

Arrivé à la gare, ou plutôt devrais-je dire, au milieu de nulle part (pas de quai, rien, juste un stationnement), je commande un chauffeur Uber: le parc est encore à 20 km et je ne suis même pas certain qu’un chauffeur va accepter la course. Et pourtant ! Moins de 10 minutes plus tard, me voici à bord d’un véhicule.

L’homme n’était pas prêt pour cette course. Rapidement, la voiture quitte le paysage de banlieue tranquille d’où j’ai embarqué pour empreinter une petite route à flan de coline. La conduite devient de plus en plus difficile à mesure que les virages deviennent serrés. C’est quand il a fallu éviter une vache sur l’étroite route que mon chauffeur m’a regardé et m’a demandé où donc j’avais décidé de l’emmener. Je m’attendais à ce qu’il soit fâché que je lui fasse conduire une telle distance pour une destination où il ne pourra clairement pas prendre d’autres clients mais au contraire, il était très heureux de découvrir l’endroit.

En marche, ou presque

Arrivé au parc, chauffeur remercié, il reste encore une étape avant de commencer la marche : la visite au pavillon d’accueil du parc.

Deux agents étaient présents et m’expliquent que je dois déclarer à l’avance où je vais passer chaque nuit. Je n’avais pas vraiment compris ça mais en fait il y a deux zones du parc avec des règles différentes : l’ouest, où je me trouve, et où il faut dormir aux endroits désignés et en ayant pris soin de les réserver, et le reste du parc, où l’on peut camper où bon nous semble.

Dont acte, je m’applique à choisir, sur la carte que je viens d’acheter les endroits où je veux camper, mais l’une des agente m’oriente vers la graaaaande carte murale du parc. Il n’en fallait pas plus pour me désorienter au niveau de l’échelle de la carte.

Je choisis donc trois lieux de camping à l’intérieur de la zone ouest du parc, paye et me met en route.

La journée tire à sa fin mais est encore belle. Je passe devant une famille qui parle entre eux en français, mais dont, à entendre l’accent, les parents sont pourtant américains anglophones. Je ne le sais pas à ce moment là, mais c’est pas mal les dernières personnes que je verrais lors de cette randonnée.

Trois%20jours%20Henry%20coe/Untitled%201.png

La suite dans le prochain article :)


Commentaires: