Parlons équipement

Posted by Pierre-Olivier Dybman on 2018-12-14

Parlons équipement

Vous êtes nombreux à vous demander quel genre d’équipement est nécessaire pour la longue randonnée ou le voyage à vélo. Normalement, pour répondre à ce genre de question, il faudrait d’abord parler un peu de philosophie du voyage car vos désirs et votre état d’esprit conditionnent une partie de vos choix. Mais que voulez-vous, on ne triche pas avec l’inspiration et j’ai envie de parler de matériel, alors allons-y ! ;)

Généralités

Plutôt que de vous servir la classique liste d’équipements et ses liens d’affiliations, discutons d’abord de ce qui constitue du bon matériel.
L’équipement s’appelle ainsi car il constitue votre équipe et comme pour chaque sport, votre équipe doit être constituée des meilleurs éléments en fonction de votre adversaire. Et chaque membre de l’équipe doit pouvoir jouer efficacement avec les autres. Et vous devez connaitre les forces et les faiblesses de chaque joueur.
Pour être plus clair, votre équipement pour la pluie ne doit pas nécessairement être le même que celui pour la neige. Et votre équipement pour la longue randonnée n’est pas le même que pour la course… ou pour le voyage à vélo.

En vélo, justement…

On a pas parlé de philosophie encore mais disons simplement que je penche, personnellement, beaucoup pour l’ultraléger. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on pourrait chercher à alléger son équipement : aller plus loin, aller plus vite ou bien emmener des objets de confort. Du moins, ce sont mes raisons pour m’alléger en randonnée.
En vélo, c’est simplement une obligation dès lors que l’on a un peu de relief. Le vélo est le moyen de transport à propulsion humaine le plus efficace. Chaque effort porté par un coup de pédale est démultiplié. C’est pour cette raison qu’un vélo, même chargé, peut atteindre des vitesses folles… sur le plat ! Car en montée, le rapport de force change totalement : la gravité force le cycliste à utiliser une vitesse qui divise son effort.
Ainsi, chaque pièce d’équipement a un impact important sur votre capacité à gravir une côte.

Qu’emportons-nous sur les routes de Nouvelle-Zélande ?

Le tandem

Notre tandem est un Twin Peaks de Yokota. Cette marque américaine (désormais disparue) fait partie des premières, durant les années 90, à faire fabriquer sa production à Taiwan. Notre tandem date donc de cette époque. Pas particulièrement taillé pour l’asphalte plus que pour les sentiers, il serait étiqueté “gravel bike” le terme à la mode aux USA, ou “tout chemin” comme les européens appellent ce type de vélo depuis longtemps.

Acheté d’occasion, le tandem était déjà muni d’un porte-bagage arrière bas de gamme que nous n’avons pas changé car tout ce qui fonctionne devrait être utilisé jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas.

On a ajouté un porte-bagage avant de marque Blackburn et de modèle Outpost. Ce porte-bagage a la particularité de ne pas nécessiter d’œillets sur la fourche. À la place, la fixation basse se fait directement sur la détache rapide de la roue et la fixation haute est à ajouter à la visserie des freins.

Parce qu’en voyage à vélo, on essaye de soulager le plus possible la roue arrière, qui supporte près des deux tiers du poids, les saccoches du porte-bagage avant rendent la direction difficile. Le guidon a donc été changé pour le Moloko de Surly. Sa forme atypique permet à la fois de tenir la barre plus facilement (largeur et forme) mais aussi de changer régulièrement de position.

Nos derrières quant à eux peuvent s’appuyer sur les selles en cuir de Brooks (B17). Le cuir étant une matière qui évolue au fil du temps, les selles prennent au long des kilomètres la forme de nos fesses et deviennent progressivement les selles les plus confortables possibles.

Enfin, parce que nous parcourons tous types de routes, nos roues sont chaussées en Marathon DX de Schwalbe : des pneus trois saisons qui ne faillissent que rarement.

Réparer

Parce qu’il faut tout de même parer à l’imprévisible, nous transportons une pompe Mini-Zee de Filzer qui, malgré son très faible poids, est une pompe à pied et inclue un manomètre. Nous avons aussi des démontes-pneus et rustines (marque inconnue), un outil multi-fonction avec clefs allen, etc et un deuxième avec pince, couteau, etc.

Nous transportons aussi des patins de frein de rechange. Sur un tandem chargé dans un pays fait de montées et de descentes, les patins se changent presque aux trois semaines. Nous avons aussi, au cas où, des câbles de rechange.

Les chaines, elles aussi, s’usent vite. Surtout celles de derrière, puisque c’est elle qui supporte les changements de vitesse. Déjà changée à neuf au bout de 1200 km, nous avons aussi, au cas où, des maillons de rechange ainsi que l’outil pour les fixer, enlever, etc. et celui pour vérifier que la chaine ne s’étire pas trop. Avec ceci, évidemment, une petite bouteille d’huile pour la lubrification.

Enfin, nous avons du duct tape de chez Gorilla (de loin le meilleur), parce que si ça se répare avec du duct tape, c’est que c’était pas brisé.

Transporter

En Nouvelle-Zélande, il pleut. Il pleut même plus qu’on ne le pensait alors les sacoches étanches sont obligatoires. Mais plutôt que de faire comme tous les allemands que nous avons rencontrés jusqu’à présent, nous n’avons pas acheté quatre sacoches Ortlieb (ou Vaude, à chacun son clocher).

À la place, nous avons pris nos vieilles sacoches MEC, non étanches, pour l’arrière. Nous n’avons pas besoin que tout reste au sec ; les sacs étanches sont lourds et coûteux ; nous connaissons nos vieilles sacoches MEC et leur faisons confiance pour endurer ce voyage.
Pour l’avant, deux sacoches étanches que nous avons trouvé sur AliExpress à bas prix. Précision importante, les sacoches étanches de l’avant sont des sacoches arrières et il y a deux raisons à cela : c’est plus grand, et c’est moins cher.

Nous avons aussi un petit sac de cadre dans lequel ranger nos outils, clefs et autres objets de la vie courante.

Enfin, puisque nous voyageons suffisamment longtemps pour pouvoir nous arrêter et randonner, nous avons, dans un sac étanche de 30L, posé sur le dessus du porte bagage avant, nos sacs de randonnée.

Dormir

Le plus clair de nos nuits se passent dans notre tente, la Cloudburst 2 de Tarptent. Cette tente a déjà plus de 10 ans de loyaux services derrière elle même si sa compacité et son poids plume (900 grammes) impressionnent toujours autant.

Fanny dort sur un NeoAir Xlite de Thermarest, pleine longueur. Ce matelas de sol est très léger mais les gens lui reprochent souvent le bruit qu’il fait lorsqu’on bouge. Laissez-moi vous rassurer : cela ne dure que tant qu’il est neuf. De mon côté, j’ai depuis quelques années un ProLite, de Thermarest aussi, demi-longueur pour sauver du poids. Évidemment, puisque plus vieux, il est plus lourd que celui de Fanny mais reste encore une bonne référence pour ceux qui ne sont pas prêts à mettre 200$ dans un matelas de sol.

Côté sac de couchage, nous dormons tous les deux dans un Quéchua S0 Ultralight Down de Décathlon, température de confort entre 0 et 5 degrés. À noter que bien que le modèle soit jumelable, nous ne pouvons pas rassembler nos sacs car ils sont d’années différentes et les fermetures ne fonctionnent donc pas ensemble. Nous utilisons aussi chacun un sac à viande, ou drap de soie. Deux raisons à cela : gagner quelques degrés de confort et éviter de salir les sacs de couchage qui sont difficilement lavables.

Nous n’avons pas d’oreillers et utilisons donc les sacs (étanches) qui contiennent nos vêtements.

S’habiller

Ou plutôt ne pas s’habiller de trop ;) En plus de devoir s’alléger un maximum, en vélo, on produit beaucoup de chaleur. Un chandail à capuche/chaud suffit donc largement à se protéger du froid ou d’une petite pluie fine.

En cas de pluie plus forte, en revanche, une “coquille” (une veste sans doublure) imperméable et super légère permettra de se garder au sec. De mon côté, c’est la Beta SL de Arcteryx qui traine dans mon sac. En plus de cela, nous avons aussi chacun un pantalon de pluie : le moins cher de chez Décathlon.

Enfin, deux ou trois t-shirt et sous-vêtements en laine de Mérinos permettent un roulement suffisant pour ne pas être trop sales. Il ne faut cependant pas se leurrer : on pue, et c’est normal. Peu importe les vêtements que vous prendrez, il y aura un moment où vous sentirez la guenille sale.

Mes affaires tiennent dans un sac étanche de 3L tandis que celles de Fanny tiennent dans 5L.

Électronique

Probablement le poste d’équipement le moins minimaliste de tous. Voici une liste de ce que nous avons :

  • une paire d’écouteurs chacun
  • un chargeur rapide USB
  • deux câbles USB-C : un petit, un long
  • deux câbles micro-USB : un petit, un long
  • deux petits adaptateurs pour les prises néo-zélandaises (les mêmes qu’en Chine, si vous vous demandiez)
  • un disque dur SSD (n’a encore jamais servi …)
  • nos téléphones personnels : OnePlus 3T et Oneplus 5T
  • Une batterie externe
  • Une tablette Nexus 9 remise à jour (fera l’objet d’un article à part)
  • Un appareil photo Lumix LX100
  • Un panneau solaire Anker 28W (qui fait incroyablement bien son boulot, même par mauvais temps)

Manger

Nous avons une petite popotte légère, achetée il y a plus de 10 ans sur DealExtreme, nos deux opinels, des fourchettes légères Décathlon. Nous cuisinons au gaz avec un réchaud dont j’ai depuis longtemps perdu la référence car il a plus de 10 ans. À ses quelques grammes, il a fallu ajouter un pare-vent en aluminium qui n’est en fait qu’un vieux plat Dollarama en aluminium que j’ai coupé en deux et plié en trois.

Nous mangeons de la nourriture fraîche le plus souvent possible mais cela a déjà été décrit plus tôt dans notre article sur la routine.

J’ai volontairement laissé de côté le matériel que nous avons mais dont nous nous servons uniquement en randonnée pédestre. J’espère que cet article vous est utile.


Commentaires: